La piscine : cachez cette histoire que je ne saurais voir…
Il y a quelques jours, la remise des offres pour la démolition de l’escalier du toboggan de la piscine s’est achevée. Une étape de plus sur le chapelet interminable des problèmes de cet équipement communal.
Il est d’abord utile de rappeler certains éléments qui expliquent sans doute pourquoi municipalité après municipalité on en est toujours à devoir parler des problèmes de la piscine au lieu de se féliciter d’avoir un bel atout pour Plougonvelin.
La piscine a été initialement mise en service en 2001 pendant le dernier mandat Caradec, mais son histoire commence avant lors du mandat débuté en 1994 avec un premier adjoint aux finances nommé Israel Bacor. Il était entre autres chargé de suivre ce dossier. Dès sa conception, cet établissement a souffert de choix contestables :
- la piscine n’aurait jamais dû être construite là où elle est, c’est à dire sur l’ancienne zone lagunaire (donc instable) et dans un endroit qui ne permet pas d’activités extérieures, donc de services à valeur ajoutée comme la restauration
- le choix de l’eau de mer donnait un vrai « plus » en terme d’image mais un gigantesque moins en terme de coûts et de maîtrise technique
- la Trezhiroise était destinée à remplacer une autre piscine qui bien que petite rendait globalement les services attendus à un coût proche de l’équilibre.
Lorsque la piscine a été ouverte, un autre 1er adjoint nommé Bernard Gouerec avait remplacé M. Bacor. Ce dernier avait été largement rayé des bulletins de vote et donc éliminé par les Plougonvelinois lors des précédentes élections. De nouveaux choix contestables ont été alors faits et très rapidement de graves problèmes sont apparus :
- un prêt toxique en Franc Suisse avait été conclu pour boucler le financement. Il se révèlera par la suite ruineux pour nos finances à chaque crise internationale impactant l’euro
- la société choisie pour gérer la piscine se révèlera défaillante
- les erreurs sur les choix techniques et une mise en œuvre mal maîtrisée finiront par aboutir à la fermeture de la piscine et à devoir procéder à de coûteux nouveaux travaux
- une série de procès en suivra.
Lorsqu’en 2007 l’ancien 1er adjoint M. Bacor arrive aux commandes il décide coûte que coûte de rouvrir le bâtiment. Il ne renégocie pas le prêt toxique alors que la crise de 2008 révèle l’ampleur du scandale.
Lorsqu’à son tour l’ancien 1er adjoint M. Gouerec succède à M. Bacor, lui non plus ne juge pas utile de renégocier le prêt. Lors du dernier conseil municipal, son 1er adjoint actuel a précisé qu’il ne l’a pas fait car il jugeait que la parité FS/Euro étant favorable, il n’y avait pas intérêt à le faire. En terme financier cela s’appelle spéculer sur l’avenir de cette parité (encore 12 ans).
Enfin, derniers éléments de ce dossier :
- durant le mandat actuel, la gestion de la piscine est passée à l’UCPA qui devra prochainement donner sa position sur le renouvellement ou pas de son engagement. Sa décision sera sans doute très liée à ses projections économiques pour dégager enfin un bénéfice correct
- comme on pouvait le craindre, la salinité de l’eau provoque un vieillissement accéléré du bâtiment et c’est pourquoi un appel d’offre a été lancé pour gérer le problème de l’escalier rouillé et rongé du toboggan. Ces travaux sont très probablement annonciateurs de bien d’autres.
- la question de la mutualisation de la piscine au niveau CCPI (PIC) a été régulièrement évoquée mais jamais décidée.
En plus de tout cela, il va falloir tenir compte dans les années à venir du changement climatique et de la montée des eaux. N’oublions pas que la piscine est construite sur l’ancienne lagune et que le Trez Hir est à l’origine un marais.
La position de la liste Cap Plougonvelin sur la piscine
- la piscine est utilisée et elle rend un service public indispensable
- elle est un atout touristique évident
- nous ne pouvons pas continuer à fuir nos responsabilités et à faire semblant de ne pas voir les problèmes structurels, financiers, urbanistiques présents et futurs
- aucune décision ne sera évidente, mais il va falloir enfin prendre ses responsabilités.
Nos propositions sur la piscine
- La décision la plus simple à prendre est de lancer des négociations pour restructurer le prêt toxique.
- concernant la viabilité économique (subvention actuelle comprise) le verdict de l’UCPA sur la pérennité de sa délégation de service public sera un élément essentiel
- il faudra étudier la faisabilité, l’intérêt et le coût pour passer à une alimentation en eau non salée
- il faudra auditer les coûts futurs des travaux pour réparer et tenir compte de l’usure prématurée du bâtiment
- il faudra faire un audit à propos de l’impact de la montée des eaux d’ici 20 ans, en particulier sur la pression exercée en sous-sol (instable)
- il faudra dire clairement et pourquoi on peut ou pas mutualiser cet équipement largement utilisé par des non-Plougonvelinois
- si le bâtiment devait être détruit, il faudra évaluer le coût de destruction et de toute façon proposer une solution pour répondre au besoin de service public minimal (cours de natation, aquagym)
Le traitement de ce difficile problème sera mené dans le respect de notre engagement en matière de rénovation de la démocratie locale. Tous les acteurs qui le souhaitent seront conviés à travailler sur ce sujet et au regard de l’enjeu, nous proposerons que la décision soit prise par un référendum d’initiative locale.
je n’avais pas vu … hélas ! tout ceci était pourtant prévisible !!